Matthieu 18. 24-34 : La parabole du serviteur impitoyable
Pardonner lorsque quelqu’un nous a blessé, c’est certainement une des choses les plus difficiles à faire. C’est un geste qui n’est pas forcément inné par notre nature humaine, mais c’est un geste qui devrait être commun pour ceux qui sont issus de la culture du Royaume des Cieux… c’est-à-dire pour nous chrétiens.
Dans Matthieu 18.22, Jésus nous demande de pardonner jusqu’à 70 fois 7 fois. Il est évident qu’à un moment, nous perdrons le compte. Ce que Jésus veut de nous, c’est que quand bien même certains continuent à nous blesser et peu importe la blessure infligée, il faut pardonner. Dans la parabole du serviteur impitoyable, il raconte l’histoire d’un serviteur qui est endetté envers son maître. Il le supplie d’être clément et celui-ci décide d’oublier ses dettes, ayant eu pitié de lui. Le serviteur croise ensuite une personne qui lui est elle-même endettée, est impitoyable avec celle-ci et la fait jeter en prison. Son maître apprenant cela le fait venir et après l’avoir appelé « Mauvais serviteur », le fait jeter à son tour en prison.
Ici, Jésus nous montre à quel point il est hypocrite de recevoir le pardon de Dieu mais de refuser de pardonner autrui. Posons-nous cette question :
serons-nous capables de faire face à Dieu s’il nous appelle « Mauvais serviteur » ?
Nous devons nous humilier et refuser de faire justice nous-mêmes. Voici une phrase qui peut paraître redondante, mais que nous devons bien comprendre : Dieu est LE juge, Il jugera selon SA justice, laquelle nous croyons être juste. Mais avant de penser que Dieu nous vengera par Sa justice, souvenons-nous que Dieu nous jugera également si nous n’avons pas réellement pardonné.
Ne pas accorder le pardon, ce sont aussi des chaînes qui nous enferment dans l’amertume, le désir de vengeance, peut-être dans la jalousie et des chaînes qui peuvent nous amener à commettre encore plus de péchés. Ne pas accorder le pardon, c’est se soumettre à l’esclavage de sa propre fierté. Or Dieu souhaite que nous soyons libres, c’est aussi pour cela qu’Il nous demande de pardonner : cela ne fera pas seulement du bien à celui qui aurait pu nous blesser, mais également à nous-mêmes. Le ressentiment, tout comme la Parole, est une petite graine plantée dans notre cœur, qui peut pousser, prendre ses racines et nous transformer. Les deux ne peuvent pas coexister. Dieu, qui ne laissera pas son enfant nager dans le chagrin, ne laissera pas non plus son enfant s’enfermer dans la rancune.
Maintenant, réalisons une chose : Jésus est mort sur la croix, frappé et insulté. Mais il est allé jusqu’au bout de son sacrifice pour que Dieu nous accorde le pardon. Peut-être a-t-il croisé le regard de quelqu’un qui lui a craché dessus alors qu’il portait sa croix, mais il est allé jusqu’au bout. Il voyait à cet instant la méchanceté de l’homme alors qu’on se moquait de lui, mais il est allé jusqu’au bout. Il savait certainement que les hommes venant après lui pour plusieurs millénaires, seraient pécheurs compulsifs, mais il est allé jusqu’au bout. Il connaissait les péchés que nous personnellement allions commettre et il est allé jusqu’au bout. Il n’a pas abandonné sa mission et grâce à cela, ceux qui l’acceptent seront pardonnés définitivement. Jésus est allé jusqu’à la mort pour nous libérer de tout fardeau. Allons-nous garder le nôtre, celui de l’amertume ?
Maintenant, approchons-nous de Dieu, approchons-nous de la croix et déposons-y nos soucis. Prions que Dieu nous aide à pardonner, et Il le fera.